Toxicité orale aiguë – test OCDE 420 (Méthode de la dose prédéterminée)
Expertise | Essai biologique |
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Méthode | OCDE 420, OCDE 423 |
Description
La ligne directrice OCDE 420 décrit une méthode alternative pour l’évaluation de la toxicité orale aiguë, conçue pour réduire le nombre d’animaux utilisés et éviter d’employer la mortalité comme unique critère d’observation. Fondée sur l’administration de doses prédéterminées à un seul sexe (généralement des femelles), elle permet de classer rapidement une substance selon le SGH/CLP sans rechercher une DL50 exacte. Cette approche est reconnue par les autorités (REACH/CLP) et s’intègre aisément aux exigences BPL/GLP, avec un rapport directement exploitable dans IUCLID.
Objectifs et portée de l’essai
L’OCDE 420 fournit les informations nécessaires pour l’évaluation des dangers après une exposition orale unique et pour la classification SGH/CLP en toxicité aiguë. Elle vise à déterminer la plage de toxicité pertinente en limitant l’exposition à des doses modérément toxiques. L’étude est indiquée pour l’enregistrement REACH, les dossiers biocides ou phytosanitaires, la conformité transport/ONU, et plus largement pour la communication du danger et l’évaluation des risques produits.
Principe méthodologique
La méthode repose sur des paliers de dose fixes de 5, 50, 300 et 2 000 mg/kg pc (avec, à titre exceptionnel et dûment justifié, 5 000 mg/kg). La dose initiale est choisie à partir d’une étude d’orientation et des informations disponibles (propriétés physico-chimiques, données in vitro/in vivo, QSAR, analogues). L’objectif est de provoquer des signes clairs de toxicité sans entraîner d’effets graves ni de mortalité. Selon la réponse observée (absence de toxicité, toxicité manifeste, mortalité), la séquence se poursuit à la dose supérieure ou inférieure, jusqu’à ce qu’une catégorie SGH puisse être attribuée. La méthode privilégie la réduction de la souffrance animale en évitant les doses connues pour être corrosives/irritantes sévères et en appliquant des points limites humanitaires.
Déroulé expérimental
Les animaux sont de jeunes adultes sains (rats préférentiellement), femelles nullipares non gravides, acclimatés au moins cinq jours. Les sujets sont à jeun avant le gavage, puis la substance est administrée en une prise (fractionnable sur 24 h si nécessaire) via sonde gastrique. Les volumes sont maîtrisés (typ. ≤ 1 mL/100 g, jusqu’à 2 mL/100 g pour solutions aqueuses) et l’eau est le véhicule privilégié lorsque possible. Après administration, les animaux sont suivis pendant au moins 14 jours, avec observation rapprochée dans les premières heures, puis quotidienne. Les paramètres suivis incluent les signes cliniques (respiratoire, neurologique, comportemental), la survenue de toxicité locale/systémique, la mortalité, les poids corporels (avant dose puis au moins hebdomadaire) et, en fin d’étude, un examen macroscopique systématique (et histologie ciblée si nécessaire).
Étude d’orientation et choix de la dose initiale
L’étude d’orientation utilise un animal par palier (5, 50, 300, 2 000 mg/kg), avec un intervalle d’au moins 24 h entre sujets, jusqu’à déterminer la dose initiale la plus informative pour l’étude principale. En l’absence d’informations, 300 mg/kg est souvent recommandé. Si une mortalité survient à 5 mg/kg, une procédure de confirmation peut être engagée, en administrant séquentiellement la même dose à un nombre limité d’animaux pour confirmer la catégorie la plus sévère, tout en stoppant immédiatement si un second décès apparaît.
Étude principale, paliers et taille de groupe
L’étude principale inclut généralement cinq animaux au niveau de dose considéré (en comptant l’animal d’orientation déjà traité à ce même palier). Après la première dose, trois voies sont possibles selon la réponse observée : classer directement, administrer la dose inférieure, ou administrer la dose supérieure. Un palier ayant entraîné une mortalité lors de l’orientation n’est pas répété pour des raisons de bien-être. Le délai entre groupes (souvent 3–4 jours) peut être ajusté pour détecter d’éventuels effets retardés. Un essai limite à 2 000 mg/kg (exceptionnellement 5 000 mg/kg si une exigence réglementaire l’impose et si cela a une valeur sanitaire claire) peut être réalisé lorsque l’on s’attend à une faible toxicité.
Observations, critères humanitaires et pathologie
Les observations sont effectuées au moins une fois dans les 30 premières minutes, régulièrement durant les 24 premières heures, puis quotidiennement jusqu’à J14 (ou plus si la toxicité est retardée). Les animaux moribonds ou en détresse sévère sont euthanasiés et pris en compte dans l’interprétation. Les poids sont suivis individuellement (avant dose, puis hebdomadaire), les changements documentés. Tous les animaux (décédés ou survivants) sont autopsiés; des examens histopathologiques ciblés peuvent être conduits en cas de lésions évidentes.
Données, classification et livrables
Les résultats sont présentés individuellement et synthétisés par dose : nombre d’animaux, signes de toxicité (nature, intensité, temporalité, réversibilité), mortalité et temps de survenue, poids, lésions macro/histologiques. La classification SGH/CLP est attribuée selon les réponses observées aux paliers prédéterminés, sans nécessiter une estimation de DL50. Le rapport d’étude documente la substance (identité, pureté, lot), le véhicule, la formulation, les conditions d’hébergement, la justification de la dose initiale, les modalités d’administration, les tableaux de résultats, la discussion et les conclusions. En BPL/GLP, l’assurance qualité, la traçabilité, l’archivage et un format compatible IUCLID sont fournis.
Atouts de la méthode OCDE 420
La procédure offre une classification robuste tout en réduisant le nombre d’animaux et la souffrance par rapport aux approches LD50 classiques. Elle est particulièrement adaptée lorsque l’objectif réglementaire est la catégorisation SGH/CLP rapide et défend une stratégie d’escalade prudente, alignée sur les principes 3R. Elle s’intègre aisément aux stratégies de renoncement ou de recoupement avec des données existantes (in vitro, QSAR, analogues), limitant les essais in vivo aux cas justifiés.
L’accompagnement YesWeLab
YesWeLab coordonne vos essais OCDE 420 avec des laboratoires partenaires accrédités (BPL/GLP, ISO 17025). Nous vous aidons à définir la stratégie de dose (orientation, palier initial), à sélectionner le véhicule et à documenter la justification scientifique. Vous bénéficiez d’un suivi digitalisé, d’un contrôle qualité rigoureux et d’un rapport complet prêt pour IUCLID, exploitable dans les dossiers REACH/CLP, biocides ou phytosanitaires.
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